Toi qui fixes pour nous les fugitifs instants
Des jeux de la lumière en ce monde mouvant
Et qui sais faire revivre en toute saison
La rue familière, le jardin, la maison,
Offrant à nos regards ce qu’ils n’ont su capter
Dis-nous donc quel est ton secret
Et pourquoi souvent ton pinceau
Est plus éloquent que nos mots.
Tu délivres un monde morose
De l’épaisseur fixe des choses :
Toujours fraîches dans le jardin
Tes fleurs ne se fanent point.
Cette pittoresque petite rue
L’avions-nous vraiment déjà vue ?
Et la neige, à l’heure du printemps,
Illumine encor nos champs…
Loué sois-tu, qui, du regard humain
Effaces l’ombre née du quotidien
Quand aux êtres tu as su donner
Présence nouvelle et intime Beauté.
Dominique Ménager